Votre toiture est encore en bon état, mais vous constatez quelques défauts au niveau du faîtage. Alors avant que la situation ne s’aggrave, vous prévoyez de refaire le faîtage de votre toiture. Vous avez tout à fait raison car le faîtage est l’épine dorsale d’une toiture. Il sert à faire la jonction entre les deux pans de la toiture afin de consolider l’ensemble et d’en garantir l’étanchéité. Le faîtage constitue donc l’une des pièces maîtresses de la toiture. On trouve d’ailleurs un faîtage sur tous les types de toitures, qu’elles soient en tuiles, en ardoises où le faîtage est en zinc, et même sur les toits de chaume, où il est réalisé avec un mélange d’argile et de roseaux.
Un faîtage comporte trois parties distinctes : une tuile, une faîtière et un élément d’imperméabilité, qui prend la forme d’une sous-faîtière ou d’un closoir ventilé pour un faîtage à sec ou d’un mortier pour un faîtage scellé. Zoom sur les différentes techniques de pose d’un about de faîtage !
Les deux types de faîtages
Il existe deux types de faîtages selon le choix du propriétaire de la toiture ou du maître d’ouvrage. Le choix peut également être conditionné par certaines prérogatives régionales.
Le faîtage à sec
Le faîtage à sec se fait avec des tuiles spéciales emboîtées à sec, d’où le nom, et sont maintenues en place à l’aide de crochets de fixation. Ce type de faîtage implique/nécessite la pose d’un closoir ventilé ou de tuiles sous-faîtières pour assurer l’étanchéité de l’ouvrage.
Le faîtage au mortier
Le faîtage au mortier est fait avec des tuiles unies. On n’utilise pas de crochets de fixation, et les tuiles sont collées grâce à du mortier. Cette technique est surtout utilisée dans le sud de la France, lors de la pose de tuiles canal.
Comment faire un faîtage à sec ?
Pose de la lisse de rehausse
Une fois que les chevrons et les liteaux sont posés et que les tuiles sont en place, il faut prévoir la pose d’une lisse de rehausse. Cette pièce de bois se fixe sur la charpente pour constituer le support du faîtage. Elle permet aussi d’obtenir un faîtage précis et de niveau sur toute sa longueur. La lisse de rehausse est choisie en fonction de l’inclinaison de la toiture, et en fonction du modèle de tuile et de faîtières mis en œuvre.
Pose du closoir ventilé
Lorsque la lisse de rehausse est installée vient le tour du closoir ventilé. Cet élément est indispensable, puisqu’il sert à éviter toute infiltration d’eau dans la toiture. Il est d’abord posé sur la lisse de rehausse et placé de manière à s’appuyer contre le dernier rang de tuiles de chaque côté de l’arête du toit. Une fois qu’il est correctement mis en place, il peut être fixé.
Pose des faîtières
La pose des faîtières commence par la pose de l’un des frontons, sur lequel la première tuile viendra se caler, et ainsi de suite. Chaque tuile est perforée par deux trous de clouage. Une fois la première tuile bien placée, elle peut être fixée à l’aide de vis, de clous zingués, de tirefonds ou de crochets de fixation, sur la lisse de rehausse ou directement sur la panne faîtière dans les cas où la pose d’une lisse de rehausse n’a pas été nécessaire. Lors du placement de la deuxième tuile, par chevauchement, le trou de clouage doit être aligné à celui de la première tuile, chaque tuile étant fixée sur la précédente. On obtient ainsi des tuiles clouées en deux endroits. Il faut absolument éviter le moindre décalage, car ceci entraînerait un manque d’étanchéité. Prévoir ensuite la mise en place d’un produit d’imperméabilisation sur les têtes de vis ou de clous.
Bon à savoir : Les faîtières se posent dans le sens opposé des vents dominants. Cette technique évite que les tuiles faîtières ne se soulèvent lors d’épisodes de grands vents.
Rôle du fronton
Le fronton ou about de faîtage, peut être ornemental, mais c’est loin d’être sa fonction première. Effectivement, l’installation de l’about de faîtage à chaque extrémité du faîtage sert surtout à protéger le bois de la charpente et à faire la jonction entre les tuiles de rives des deux pans de la toiture.
Pose d’un épi de faîtage
La réfection du faîtage peut être l’occasion d’y ajouter une touche personnelle en y ajoutant un épi de faîtage. Il n’est pas obligatoire, mais l’infinité d’ornements décoratifs proposés et la variété des matériaux utilisés pour sa confection en font une pièce remarquable qui met la toiture et la maison en valeur.
Comment faire un faîtage au mortier ?
Pose du lit de mortier
La première phase de la mise en œuvre d’un faîtage au mortier se fait en appliquant tout en haut de la toiture une couche de mortier qui limitera le travail du bois de charpente en absorbant les variations. Pour optimiser l’étanchéité de l’ouvrage, il est conseillé d’ajouter au mortier un additif à base de résine.
Pose des tuiles
Avant toute chose, il est nécessaire d’humidifier les tuiles pour qu’elles adhèrent au lit de mortier. Les tuiles peuvent ensuite être placées une par une en pressant fortement pour que chaque tuile soit bien en contact avec le mortier, sur toute la longueur de la toiture. Un bourrelet de mortier doit se former de chaque côté des tuiles. De la même façon, les frontons sont fixés au mortier.
Façonnage des embarrures
Les embarrures sont le nom que porte le « bourrelet » de mortier une fois travaillé. Cette étape se réalise à l’aide d’une langue de chat avec laquelle on vient araser le cordon de mortier en le lissant proprement pour obtenir une belle finition.
Renfort d’étanchéité
Pour rendre encore plus hermétique le faîtage scellé, il est recommandé de poser sur le mortier en place une couche de mortier plus gras, qu’il faut prendre soin de bien lisser afin de ne créer aucun obstacle au ruissellement de l’eau de pluie sur la toiture.
Finition du faîtage scellé au mortier
Enfin, la dernière étape à ne pas négliger est le nettoyage du faîtage. Nettoyer soigneusement chaque tuile à l’éponge pour décoller les projections de mortier et pour éviter la formation de traces blanches au séchage.
Quel mortier utiliser ?
L’idéal est d’utiliser un mortier bâtard. Bâtard car il est constitué de deux composants de mortier différents. Il est en effet élaboré à base de ciment et de chaux aérienne. Il a l’avantage de garder une certaine souplesse qui s’adapte aux mouvements du bois de la charpente. Le mortier de ciment seul manque d’élasticité et risque de se fissurer ou de se décoller du support.
La toiture est l’un des éléments les plus importants d’une habitation et son maintien en bon état est indispensable pour éviter les fuites et infiltrations d’eau ou de neige. Il est nécessaire de vérifier régulièrement le bon état général de la toiture, tout en observant plus scrupuleusement le faîtage, à la jumelle s’il le faut. Le moindre défaut doit être rapidement réparé pour éviter qu’ils ne prennent de trop importantes proportions. Mais attention, pour éviter que le chantier ne tourne au drame, certaines précautions sont à prendre : ne jamais travailler seul sur une toiture et s’assurer d’avoir pris toutes les dispositions de sécurité (échafaudage, harnais, casque, gants, lunettes et chaussures de sécurité).